La course aux élections sur le Web et le Domain Name Grabbing

En tant que politicien, le nom est associé à l’image, au même titre qu’une marque. Avoir un nom de domaine qui convient à l’image de son site Web est tout aussi important. Mais il n’est pas toujours possible d’obtenir le nom de domaine souhaité, et les acteurs du monde politique sont nombreux à en avoir fait l’expérience. Au total, plus de 190 millions de noms de domaine ont été déposés dans le monde. Par conséquent, la majorité des noms de domaine et leurs variantes ont souvent déjà été attribués. Ce problème ne concerne pas uniquement les particuliers, mais également les acteurs de la sphère politique

En quoi consiste le Domain Name Grabbing ?

Les propriétaires d’un nom de domaine ne l’exploitent pas systématiquement, notamment parce que le Domain Name Grabbing est devenu une véritable économie parallèle. Cette pratique relève du parasitisme sur le Web, et consiste à acheter des noms de domaine pour en avoir les droits. Le détenteur du nom de domaine le revend par la suite pour effectuer des bénéfices, qui peuvent être très importants. Néanmoins, la législation française s’est fortement durcie à l’encontre des cybersquatteurs afin d’endiguer le phénomène. L’article du Guide Digital sur le Domain Name Grabbing et le cybersquatting vise à expliquer les ressorts et les nuances entre ces deux pratiques.

Mais qu’en est-il des propriétaires de noms de domaine qui en font l’acquisition pour des raisons stratégiques et non à des fins lucratives ? Par exemple, pour profiter de la notoriété d’un personnage public ? Ou dans le but de nuire à son image par convictions politiques ? Ces cas de figure se sont multipliés ces dernières années pendant les phases de la vie politique les plus turbulentes, et connaissent un pic pendant les semaines qui précèdent les élections présidentielles. Cet article retrace l’histoire du « Domain Name Grabbing politique » de ses débuts jusqu’aux élections présidentielles aux Etats-Unis : un phénomène qui concerne tout particulièrement Donald Trump.

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Les partis politiques et le Domain Name Grabbing : comment tout a commencé

La stratégie du Domain Name Grabbing n’est pas nouvelle en politique. Au début des années 2000, la réservation de noms de domaines associés à des partis ou des personnages politiques était déjà une pratique répandue. Ainsi, en 2011, les internautes qui désiraient se rendre sur le site « francoisfillon.fr » étaient automatiquement redirigés sur le site officiel « francoishollande.fr ».

Les redirections sont fréquentes, et les internautes qui voulaient se rendre sur le site « Hollande2012.fr » pendant les élections présidentielles voyaient s’afficher un blog satirique qui recense les « petites phrases assassines » des personnages politiques. Et lorsque l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy était au pouvoir, le site officiel de l’Elysée redirigeait vers  « www.karachigate.fr », en référence au scandale autour de l’affaire Karachi.

Les pionniers du digital ont été dupés

Un autre exemple de Domain Name Grabbing en politique remonte à 2012, en Allemagne. Le cas concernait le Parti Pirate, un parti qui se décrit comme « un mouvement politique international » et dont le Web est devenu le cheval de bataille. Au cours des élections présidentielles outre-Rhin, le parti a acheté les noms de domaine « piratenpartei-ratingen.de » et « piratingen.de » pour leur campagne dans la ville de Ratingen. Le Parti Pirate a pourtant commis une erreur, malgré leur implication dans le domaine du Web : ils ont sous-estimé l’expérience en politique de leurs concurrents.

Car l’association du parti de la CDU (union des chrétiens démocrates) de la ville de Ratingen a fait preuve d’audace en déposant les noms de domaine « piratenparteiratingen.de », « piratenratingen.de » et « piraten-ratingen.de ». Une fois ces noms de domaine acquéris par le parti de la CDU, les internautes ont été redirigés vers la page officielle de leur parti politique. La CDU a libéré les noms de domaine en question à la demande du Parti Pirate, et leur victoire consistait avant tout à avoir battu les Pirates à leur propre jeu dans le domaine du numérique. 

États-Unis : comment Hillary Clinton et Jeb Bush ont été « trumpés »

Lorsque l’on évoque des personnages politiques tels qu’Hillary Clinton ou bien Jeb Bush, on pourrait croire que ces candidats ont l’habitude de subir des revers pendant les élections. Mais au cours de la campagne aux États-Unis, qui est particulièrement marquée cette année par l’émotion et les attaques personnelles entre les candidats, le sujet du Domain Name Grabbing a été sous-estimé.

Le candidat Jeb Bush avait déposé le nom de domaine jeb2016.com afin d’en faire son site officiel, mais le nom de domaine jebbush.com n’a pas été acheté. Cette négligence lui a valu une mauvaise surprise : le site redirigeait vers celui de Donald Trump. La candidate Hillary Clinton a également été « trumpée » de la sorte. Le site Web hillaryclinton.net redirigeait vers celui du magnat milliardaire de l’immobilier en lice pour les présidentielles. Et pour les internautes se rendant sur le site du candidat Bernie Sanders (presidentsanders.com), la redirection était – une fois de plus – établie vers le site officiel de Donald Trump. Bien entendu, l’homme d’affaires Républicain ne veut pas que les autres candidats fassent de même. C’est pourquoi Trump n’a pas fait dans la demi-mesure et a fait l’acquisition de plus de 3000 noms de domaine via son entreprise, afin de s’assurer que son nom et celui de sa femme Ivanka ne puissent pas être exploités à leurs dépens. Parmi les quelques noms de domaines en question, on compte : donaldtrumpart.com, 3dtrump.com, trumpgrapes.com, trumpsoda.com ou encore trumptables.com. D’autres adresses Web, plus offensives, ont été achetées, comme par exemple donaldtrumpnetworksucks.com.

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